Virginie Aster, compositrice, actrice, violoniste et professeure, a mis au point une méthode pratique pour apprendre aux artistes-interprètes, acteurs, chanteurs, danseurs, instrumentistes, orateurs… à « gérer » le trac, souvent source d’angoisse avant ou pendant une performance. Forte de son expérience à la Philharmonie de Paris et au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, Virginie offre des clés concrètes pour transformer cette peur en une force.

1. Respirer correctement pour calmer l’anxiété

La respiration est un outil puissant pour calmer l’organisme et l’anxiété liée à la performance scénique. Virginie Aster recommande une méthode de respiration abdominale extrêmement simple qui permet de ralentir le rythme cardiaque et de réduire les autres manifestations physiologiques du trac en envoyant des signaux d’apaisement au cerveau. En veillant à conserver cette respiration, vous réduisez la peur qui se manifeste par le trac et vous favorisez la concentration. Cette technique de respiration, notamment utilisée en sophrologie, permet d’aborder la scène avec beaucoup plus de sérénité. Intégrer des exercices de respiration à votre préparation scénique peut transformer votre rapport au trac.

2. Raconter une histoire pour se connecter à soi, à ses partenaires et au public

Pour éviter un mauvais trac, il est crucial d’avoir « quelque chose » à raconter à travers la restitution d’une œuvre, qu’il s’agisse de musique, de danse, de chant, de comédie… Virginie Aster souligne qu’interpréter un texte ne se limite pas à la restitution technique des notes, des gestes ou des mots mais implique de transmettre un sous-texte porteur d’une intention engendrant action et émotion. Cette approche volontaire, parfois appelée storytelling y compris lorsqu’il s’agit d’art abstrait, oblige à rester connecté à l’œuvre interprétée, empêchant le vagabondage intellectuel ou la focalisation sur le jugement extérieur, réduisant ainsi la pression mentale et la peur de « rater ». L’artiste peut alors prendre plaisir à son interprétation et, de fait, captiver une audience. 

3. Laisser aller ses émotions et s’entraîner à les exprimer

L’une des clés pour maîtriser le trac est de s’entraîner à libérer ses émotions sans crainte. Selon Virginie Aster, il est important de travailler cette libération émotionnelle lors des répétitions afin d’éviter que le trac, émotion de peur, ne bloque l’expression des autres émotions le jour de la représentation. 

4. Se faire plaisir pour faire plaisir : ne pas chercher à plaire à tout prix 

Un autre conseil essentiel est de jouer pour soi avant de jouer pour les autres. Virginie Aster met l’accent sur l’importance de se faire plaisir pendant la performance car le plaisir ressenti par l’artiste-interprète se transmet naturellement au public. Plutôt que de chercher à plaire ou à correspondre à des attentes extérieures, l’artiste doit avant tout se concentrer sur son propre bonheur à interpréter une œuvre. Cette approche bien plus bienveillante permet de réduire la pression liée à la scène et de libérer l’interprète du désir de perfection absolue qui entraîne souvent la chute ou, à défaut, une interprétation robotique. En jouant avant tout pour soi, on accède à une forme de liberté artistique qui impacte positivement la qualité de la prestation et qui connecte davantage le public à l’artiste.

5. Profiter du moment présent : se concentrer sur l’instant 

Virginie Aster recommande enfin de se focaliser sur le moment présent lors de la performance, une méthode inspirée des techniques de pleine conscience. Au lieu d’anticiper les erreurs potentielles ou de revivre mentalement les imperfections passées, l’artiste doit être pleinement ancré dans chaque instant de sa prestation ce qui lui permettra non seulement de rendre vivants les éléments de langage qu’il restitue mais aussi d’appréhender plus facilement tout évènement imprévu, ancré dans « l’ici et maintenant ».

En adoptant ces cinq conseils, les artistes-interprètes peuvent transformer leur trac excessif et souvent inadapté, au point qu’il les pénalise, en bon trac synonyme d’élan créatif. La respiration, le sous-texte, l’expression émotionnelle, le plaisir personnel et la concentration sur l’instant présent sont autant de clés pour mieux déjouer l’anxiété de performance scénique. Grâce à la méthode de Virginie Aster, il devient possible de faire du trac un atout et de briller sur scène en toute confiance et sérénité.